L’abbatiale de Saint-Gilles :
entre légende et HISTOIRE….
Il était une fois…un saltimbanque du nom de Goderan qui
sillonnait la région accompagné d’un ours savant. Quand il décida de construire
son ermitage, c’est son ours qui tracta la charrette remplie des matériaux nécessaires à la construction du petit bâtiment.
Or, Du temps de Charlemagne, une biche affolée, poursuivie par une bande de chasseurs vint chercher refuge auprès du bon Saint Gilles.
Les oreilles couchées sur le cou, le museau dans sa manche, elle venait chercher protection …
La biche fut sauvée, mais le chasseur avait eu
le temps de décocher sa flèche qui vint se planter …dans la main de Saint Gilles ! Pour tenter de se faire pardonner, le chasseur offrit à Gilles la seule chose que le Saint voulut bien accepter : la direction d une abbaye sur les hauteurs de Liège…
Il ne fait aucun doute que cette légende est à l’origine de la dévotion populaire
à saint Gilles qui guérit de la peur et des angoisses.
« Pour de vrai » :A la fin du IXème
siècle, croit-on, un chantre de l’abbaye de Saint Laurent reçut de son abbé la
permission de vivre en ermite. Pour ce
faire, il reçut un minuscule lopin de terre perdu dans la forêt mal famée
du Publémont, au-dessus de Liège… L’oratoire,
construit par ce Goderan, était probablement situé sous
le chœur actuel de l’église. Le petit oratoire attira quelques autres priants
et, tout naturellement, son emplacement sur la route vers la France en fit un
« refuge-étape » des voyageurs.
En 1127, le prince-évêque Adalberon décida de
donner au prieuré le titre d’abbaye avec les revenus y afférents. Désormais, ce
sont des chanoines augustiniens qui occuperaient les lieux. La tour date
exactement de cette année d’opulence.
1895 : Le croirait-on : avec ses 5000 âmes, l’église est beaucoup trop petite. De plus,
le début du XXème siècle, la fièvre minière, particulièrement forte sur le
plateau Saint-Gilles, avait sapé le sous-sol de kilomètres de galeries et
ébranlé les assises de l’église ! Le conseil de fabrique dut se résoudre
à faire appel à un architecte gantois, qui avait déjà restauré les églises
Saint–Christophe et un portail de l’église Saint-Jacques. Il consolida l’église
et en doubla le volume.
Claire Chaussée